Les hommes se cachent pour pleurer
​
« Elle a la peau qui me manque sur les os » Éric Metzger
​
​
00h30, sortie de bar. Primo a été un peu joueur. Huit Tequila Paf et un cocktail, la tête lui tourne et il sait que rien ne le retient dans la nuit bordelaise. Il sent le vent des quais caresser son visage, il se met à rêver mais l’alcool l’empêche de se concentrer sur une même idée. Il écoute ses amis qui discutent. Les voitures défilent, les trams, les gens. Il regarde, écoute, surveille, tous ses sens sont en éveilles. Il sort son paquet de cigarettes de la poche de sa veste en jean et s’allume une clope. A ce moment-là, il aurait voulu être seul avec sa musique, comme dans un cliché de film. Mais cette ambiance ça lui fait penser au livre La nuit des trente de Éric Metzger. Bref, il ne peut pas, alors il discute. L’ivresse lui monte au cerveau, il sourit et essaye de marcher droit. Ça va il y arrive encore un peu. A cette heure si, un jeudi soir, ils partent prendre les derniers trams. Ils remontent donc le long des quais, passent la place de la bourse et son miroir d’eau et remonte vers le grand théâtre de Bordeaux. L’ivresse parlant à sa place, il constate plus fort que prévus qu’un trottoir est très haut. Un couple se moque de lui, il entend, ça l’énerve mais il ne dit rien. Le tram arrive à l’arrêt Grand Théâtre. Ses amis montent.
– Tu nous suis pas ? Demande Anaïs.
– Non… Je vais marcher un peu.
– Je marche avec toi alors.
– Non c’est bon t’inquiète, rentrez, on se voit dans trois jours.
– Bon… Okay bonne soirée Primo.
Elle l’embrassa sur la joue. Il lui rendit. Primo regarda le tram partir. Les gens autour de lui continuaient leur vie.
Où irait-il maintenant ? Il n’avait pas vraiment sommeil et avait juste envie de profiter de la ville toute la nuit. Parfois, quand il est dans la cuisine de son appartement la nuit, pour boire un coup, il jette un œil à la petite fenêtre et regarde l’extérieur du haut de son quatrième étage. Il regarde les lumières de la ville, et seul dans son appartement, dans le noir, il imagine la vie des personnes, qui comme lui, vivent cette seconde unique que plus personne dans l’histoire de l’univers ne revivra. Parfois, ça lui donne le vertige, et puis il oublie. Souvent, quand il regarde par cette fenêtre, il hésite à aller se promener toute la nuit. Ce soir, c’est décidé, il le fait. Il va voyager dans ce Bordeaux nocturne normalement caché aux yeux du monde. Il va laisser la fraîcheur hivernale caresser son visage, enfiler ce manteau nocturne et se laisser glisser à travers les rues, à travers les vies en ombres chinoises que l’on voit défiler par les fenêtres et il se laissera guider par la réchauffante lumière jaune des lampadaires.
Ne sachant pas où aller, Primo se décida à se diriger vers la place des Quinconces. Il n’était pas loin, c’est bien pour un début de promenade. Sur la courte route, il croisa cette fille. Il y a quelques mois, il l’avait rencontré à l’anniversaire d’Anaïs. Elle lui avait toute suite plus. Un charme naturel, comme on en voit rarement. Quelques jours après la soirée, il lui envoya un message, ils ont donc commencé à se parler. Au bout de quelques jours, ayant décidé de se voir et n’ayant pas eu de réponse à son dernier message, Primo lui envoya un rappel. Une journée passa, chaque heure, Primo regardait son téléphone. Sans nouvelle. Il ne savait plus si le rendez-vous du soir tenait toujours. Ça l’inquiété. Il s’inquiète trop facilement Primo. A 20h30, alors qu’il s’était résigné à recevoir une réponse, son téléphone vibra.
– Je te dis quand je rentre et tu viens à la maison, on boira un coup chez moi.
– Okay.
La soirée c’était plutôt bien passé, quelques moments de blanc au début mais la conversation c’était vite débridée. Il se rendit compte ce soir-là, qu’ils avaient pleins de points communs. Devant l’Opéra de Bordeaux, ils se firent la bise et échangèrent deux-trois mots. Primo repris la route vers sa première destination, les Quinconces. Quand il y arriva, il se posa sur un muret et regarda la grande fontaine qui ornait la place. Le froid piqué de plus en plus son visage. Il était 00h40. Il resta là un moment. Sorti une cigarette et la fuma. Il aimé faire ça. Se poser et regarder les gens passer devant lui. Cet homme en costard, devait rentrer du boulot, ou d’un rendez-vous manqué peut être. Ce groupe de femmes, la trentaine, semblaient ne plus pouvoir s’arrêter de rire. Et ces amoureux transis, ne se parlant qu’avec les yeux. Quand il eut fini sa cigarette et son observation, il se leva et continua son chemin. Il descendit vers les quais, à partir de là, il pourrait remonter où il voudrait par les rues de ce « petit Paris ».
– On part vers 20h30-21h00 ?
– Okay pas de soucis, à tout à l’heure.
A 20h30, Primo enfila une chemise, un gros pull, ce parfuma et pris son paquet de Marlboro. Il ferma sa porte d’appartement derrière lui et rangea ses clés dans la poche de son manteau.
En sortant de son immeuble, il respira profondément l’air froid de ce mois de novembre. S’amusant comme un enfant à recracher la vapeur d’eau de sa bouche, il passa chercher Anaïs pour aller à la pendaison de crémaillère de cette fille. Avant ce soir, il lui avait un peu parlé. Il lui avait surtout prêté un livre. Il a aussi demandé à cette fille ses 5 chansons préférées, il attend toujours la réponse, qui ne viendra sûrement jamais. A 20h45 avec Anaïs, ils partirent. Montèrent dans le tram en se préparant à 45 minutes de trajets. Anaïs qui est dans la même classe que cette fille, lui appris qu’elle ne cherchait pas du tout une relation actuellement. Sur le coup, ça a un peu déprimé Primo. Elle lui apprit aussi qu’un mec de leur classe, Baptiste, était lui aussi intéressé par cette fille mais Anaïs le rassura en lui disant qu’elle ne voulait pas être en couple avec lui, cependant « pour une baise », pourquoi pas. Sur le coup ça a attristé Primo. Pas rendus jaloux non, juste triste. Place Paul Doumer. Ils sont arrivés. Encore 10 minutes de marches et il reverrait cette fille. Le quartier dans lesquelles ils marchaient lui faisaient penser à Paris. De grandes rues calmes et sans personnes. Ils n’étaient que tous les deux le long du Jardin Public. Ils arrivèrent. Quand ils rentrèrent dans l’appartement, une épaisse fumée de cigarette flottait dans l’air. Pendant la soirée Primo but quelques bières, fuma et rigola beaucoup. Au bout de deux heures pourtant, sa joie laissa place à la fatigue. Durant la soirée, il n’avait presque pas parlé à cette fille, tandis que l’autre type avait passé sa soirée à côté d’elle à lui chuchoter des trucs à l’oreille. Pour chercher du réconfort, il regarda les quelques livres dans la bibliothèque derrière lui. Il tomba sur un livre, Le cœur en dehors de Samuel Benchetrit. Il ne le connaissait pas mais l’ouvra et en lus quelques pages.
« Tu sais Charly, il faut aimer dans la vie, beaucoup… Ne jamais avoir peur de trop aimer. C’est ça le courage. Ne sois pas égoïste avec ton cœur. S’il est rempli d’amour, alors montre-le. Sors-le de toi et montre-le au monde. Il n’y a pas assez de cœur courageux. Il n’y a pas assez de cœurs en dehors… C’est ton bonheur dont je te parle… Pour que ta vie soit belle, aime le plus possible. Et n’aie jamais peur de souffrir. Et méprise ceux qui te mettrons en garde. Ils seront moins heureux que toi. Ceux qui redoutent la souffrance ne croient pas en la vie… Mais si tu croises un cœur amoureux, suis-le, fais-en ton ami, inspire-t’en pour remplir ton propre cœur… Tu comprends, Charly… Quoi qu’il t’arrive, garde ton cœur plein… Garde ton cœur… »
Il demanda à cette fille s’il pouvait emprunter ce livre. Elle accepta et lui dis qu’il était génial. A 00h00, Primo et Anaïs partirent. Quand ils sortirent ils respirèrent l’air froid et pure du quartier. Durant la soirée, il a appris que Batiste avait passé cinq jours non-stop chez cette fille. Il y repensa, s’alluma une cigarette et compris qu’il était jaloux.
Primo marcha un petit moment sur le miroir d’eau. La lune l’observait. Il enjamba la rambarde qui le séparait de la Garonne puis s’assit sur le rebord. Il contempla l’eau qui défilait devant lui.
– Je n’oublierai jamais ses yeux. Un mélange de bleu intense et d’une pointe de vert. Certains disent que les yeux sont le reflet de l’âme, ceux-là ne laissaient rien transparaître, à croire que la beauté empêche de voir le font des choses. La première fois que j’ai vu ces yeux, c’était un vendredi ou un samedi soir, je ne sais plus. Anaïs et son copain Arthur m’avaient proposé de venir voir un match de rugby opposant l’Union Bordeaux Bègles au CA Brive-Corrèze. On s’était donné rendez-vous à 18h30 car Anaïs devait rejoindre des amies à elle à l’entrée du stade. A 18h45 donc, nous nous sommes dirigé tous les trois vers le tram pour aller à notre point de rendez-vous. C’est là-bas que je les ai vus. Je les avais déjà vus à l’anniversaire d’Anaïs mais je ne m’en souvenais plus. Après avoir mangé dans un restaurant de pâte à côté du stade, nous sommes allés chercher nos places. J’étais assis à côté de Anaïs et de la fille aux yeux bleus. Le courant est immédiatement bien passé avec elle. Pendant le match, juste après la première mi-temps, si je me souviens bien, on a fait un combat de regard. C’est à ce moment précis, alors que des milliards de personnes vivaient leur vie, que je vis les plus beaux yeux du monde. Ça n’a pas dû durer plus de 1 ou 2 minutes, j’ai pu voir toutes les couleurs s’y mélanger. Du bleu Turquoise, un peu de vert clair et du marron noisette. Je n’oublierai jamais ces yeux.
– Elle devait être drôlement jolie cette jeune fille.
Primo ne s’était pas rendu compte que quelqu’un l’écoutait parler. C’était une jeune femme, un peu plus de la vingtaine, les cheveux courts d’un noir de jet et le teint pâle.
– Vous savez, je suis la belette de personne moi…
La jeune fille s’assit à côté de lui. Primo était troublé par cette rencontre mystérieuse et resta mué pendant quelques minutes. Il continuait de regarder la Garonne. Il était maintenant 1h15 du matin.
– Qu’est-ce que vous faite là tout seul ? Lui demanda la jeune fille.
– Pas grand-chose… Je réfléchis.
Elle avait le même sourire que Charlie. Une demi-lune ne laissant apparaître que les dents de la mâchoire supérieur. Ce sourire Primo le connaissait par cœur et l’aimait plus que tout. Dans les moments où il n’était pas bien, il le regardait en photo et celui-ci le remplissait d’une chaleur réconfortante. C’est sûrement le plus tendre et beau sourire du monde. Les gens commençaient à partir des bars pour aller en boîtes ou pour rentrer chez eux. Que faisait Charlie à cette heure si ? Peut-être avec son copain, en train de faire l’amour ou lovée dans ses bras. Son regard se refroidit et il donna un coup de pied dans l’air.
– Pas la peine d’agresser l’air, il ne vous a rien fait, lui dit la fille.
Agresser l’air, qu’elle idée débile pensa Primo. Il se leva et parti. Après quelques pas il se retourna et la regarda. Elle ne s’était pas levée pour le suivre. Il lui tapota sur l’épaule. Elle se retourna, et parut surprise.
– Vous voulez faire un bout de chemin avec moi ? Demanda Primo
– Oui pourquoi pas.
C’est ainsi, qu’à 01h25, Primo continua son chemin à deux. Accompagné d’une personne qu’il ne connaissait absolument pas. Ils marchèrent ainsi, le long des quais pendant une vingtaine de minute, sans rien se dire. Leurs pas étaient lents et ils s’arrêtaient souvent pour regarder Bordeaux. En arrivant près du quartier St-Michel, Primo commença à parler, sa voix était calme, réfléchis et il pesait chacun de ses mots.
– J’ai dans ma vie, une fille que j’ai aimée, et que j’aime encore je suppose. C’est la seule personne que je connaisse, encore aujourd’hui qui arrive à me faire aller mieux dans les pires moments, rien qu’avec un sourire.
La lumière jaune des lampadaires guidées leurs pas dans les petites ruelles. Les cris de quelques personnes passablement éméché sonnaient comme une bande son à leur marche nocturne. Alors que Primo esquissait un sourire il continua :
– Elle n’a pourtant rien de plus que les autres. Si son sourire. Ce sourire si spéciale. C’est le plus beau que l’on puisse trouver sur cette terre.
– Comment s’appelle-t-elle ?
– Charlie
Sans s’en rendre compte, ils avaient marché longtemps.
– J’habite pas loin, vous allez marcher jusqu’à où ? Demanda la fille.
– Oh, je ne sais pas vraiment, je vais sûrement rentrer chez moi en marchant ou attendre le lever du soleil sur les quais.
Primo regarda sa montre qui affichait maintenant 1h40 du matin.
– De toute façon à cette heure, je ne vais plus pouvoir prendre de tram.
– Ça va être un peu long d’attendre le soleil, répondit-elle en esquissant un sourire. J’ai une voiture, je peux vous ramener chez vous si vous voulez ?
Il hésita quelques secondes puis fini par acquissiez.
– Très bien, ils nous restent quelques minutes avant d’arriver chez moi. J’aimerai en savoir plus sur Charlie.
Primo resta silencieux pendant quelques minutes. Cette fille ne l’interrompit pas, comme si elle comprenait son silence. Un couple passa à côté d’eux. Ils avaient l’air heureux, leurs mains jouaient ensemble comme pour se protéger du froid.
– J’ai lu un livre où il était dit « L’amour est plus beau quand il est impossible, l’amour le plus absolu n’est jamais réciproque. Mais le coup de foudre existe, il a lieu tous les jours à chaque arrêt d’autobus, entre des personnes qui n’osent pas se parler. Les êtres qui s’aiment le plus sont ceux qui ne s’aimeront jamais. » Si vous voulez savoir je trouve cette phrase belle, réaliste mais triste.
– Vous êtes si pessimiste que ça ?
– Je ne sais pas, parfois oui, parfois non. C’est pour ça que j’ai besoin de Charlie. Quand je la regarde je n’ai plus peur, je retrouve espoir et j’ai envie d’aimer à nouveau.
Au bout de la rue dans laquelle ils étaient, ils débouchèrent sur une grande place, un MacDo formé un angle, des bars l’entouré et une tortue de bronze essayée de discuter malgré ses différences avec une colonne qui soutenait le ciel.
La fille désigna un immeuble du doigt avant de précisée qu’elle habitait là.
– Je vous ramène toujours ?
Primo laissa échapper un « ouais », puis la suivi dans le parking de sa résidence. Dans la voiture, il regarda par la fenêtre pendant tout le trajet. La lumière jaune des lampadaires éclairé son visage par flash.
– Je me souviens de cette photo. Quand je l’ai vu, j’ai été pris d’un sentiment bizarre. Un mélange de tristesse et de bonheur.
– Qu’est-ce qu’il y avait sur cette photo ? Demanda la fille. Sur un ton qui indiquait qu’elle connaissait déjà la réponse.
– Je ne l’avais jamais vu aussi heureuse. Son sourire plus beau que jamais. Mais dans les bras d’un autre. Et ça m’a rendu heureux pour elle. C’est étrange l’amour non ?
– Pourquoi me parler de ça maintenant ?
– Je ne sais pas vraiment. Le fait d’être perdu, la jalousie, la peur, peut-être. Toutes ces émotions combinées sûrement. Tout ça qui fait que je vous raconte cette histoire depuis tout à l’heure alors que je ne vous connais pas. Le fait d’être perdu parce que je ne sais pas si j’aime vraiment Charlie ou si c’est juste pour combler un vide. La jalousie quand je vois mes amis avancer, y arriver, alors que je reste au même niveau depuis 2 ans. Mais la peur surtout. La peur de n’arriver à rien. La peur de ne rien faire de ma vie. La peur de ne jamais trouver La fille. La peur est maître du monde. Pourtant j’ai fait de l’amour ma religion, mais la peur revient toujours au galop. J’ai peut-être et surtout peur de ne jamais trouver Charlie.
Après un temps de silence, la jeune fille répondit.
– Vous l’avez dit vous-même « Les êtres qui s’aiment le plus sont ceux qui ne s’aimeront jamais ».
La jeune fille démarra l’autoradio et la musique Lettre à Zoé de Fauve envahie la voiture. Primo regarda la ville défiler sous ses yeux. Son téléphone vibra. C’était Charlie. Il ne lui parle jamais bien longtemps mais ça lui a fait plaisir d’avoir des nouvelles. Primo ouvrit un peu la fenêtre pour sentir l’air frais de la ville. La voiture s’arrêta au rond-point pour laissa passer le tram. Ils étaient presque arrivés. Une fois dans son appartement, Primo s’assit sur son lit, activa la 4G et parti voire le compte Instagram de Charlie. Son sourire, sur toutes les photos. L’effet recherché n’a pas marché cette fois ci. Elle lui manquait. Il essaya de se rappeler la dernière fois qu’il l’avait vu. C’était il y a 8 mois, et encore, ils n’avaient pas beaucoup parlé et ne s’étaient vu que quelques minutes. Il ouvrit son frigo, attrapa sa bouteille d’eau et bu un coup. Il regarda par sa fenêtre. Primo n’était pas fatigué. Il renfila ses chaussures, attrapa sa veste et sorti. Il se dirigea alors vers le campus qui n’était qu’à 10 minutes de chez lui. Il aimait bien se rendre sur le campus la nuit. Ça contrastait avec la foule dense des étudiants la journée. Le campus était immense et il était seul. Il mit ses écouteurs et ferma les yeux.
Primo quitta les yeux de son écran. Il se tourna et la vie allongée dans le lit. Il sourit. N’ayant plus d’idées, il éteignit son ordinateur et là rejoignit. Charlie ne se réveilla pas, elle bougea un peu, se colla à lui et il s’endormit. Le lendemain matin, le soleil pénétra peu à peu dans l’appartement. Les premiers rayons caressaient doucement le visage de Charlie. Primo se leva avant elle. Il la regarda dormir longtemps. Il était en train de se préparer un café quand elle se réveilla. Son sourire resplendissait. La baie vitrée qui reliait le petit studio à la mer laissait entrer les premiers rayons du soleil. Primo revint se coucher. Ils se regardèrent longtemps. Les secondes devenaient des minutes et les minutes des heures. Le seul bruit qu’on pouvait entendre dans la pièce était le frottement du doigt de Primo qui glissait lentement le long de la paume de main de Charlie. Le marron de ses yeux ressortait avec une intensité rare.
La musique se termina, Primo ouvrit les yeux et rentra chez lui.
L’amour, une maladie qui ne se soigne pas. Une maladie qui sommeille en nous à la naissance, qui se développe pendant l’enfance et qui nous nécrose le reste du temps. Et puis un jour, après avoir vu et baisé d’autre filles à la recherche de Charlie, cette dernière nous reviens célibataire. Nous faits espérer plus grand. Et revoilà l’éternel retour. Nietzsche a sûrement raison. La vie n’est qu’un cycle éternel, alors l’amour doit l’être tout autant.
​
« Contente-toi de m’inspirer, ce n’est pas ta faute, c’est tombé sur toi, et je sais bien que nous n’étions pas faits l’un pour l’autre, que notre aventure était foireuse dès le départ. » Frédéric Beigbeder
– FIN –