« Et vous, jeune écrivain, avez-vous quelque chose à dire, ou bien croyez-vous simplement que vous avez quelque chose à dire ?
Si vos pensées ont de la valeur, vos écrits en auront aussi. Mais si votre expression est faible, c’est que votre pensée est faible ; si elle est étriquée, c’est parce que vous êtes étriqué. En ce cas, comment pouvez-vous faire naître l’ordre du chaos ? Comment pouvez-vous avoir quelque chose de nouveau à proposer au monde blasé ? Que connaissez-vous du monde ? De ce qui ce trouve sous cette surface bouillonnante ? Vous devez étudier. Vous devez en arriver à lire avec compréhension ce qui s’inscrit sur le visage de la vie. Vous devez connaître l’esprit qui pousse à l’action les individus et les peuples, qui fait naître les grandes idées. Vous devez poser la main sur le pont intérieur des choses. Que connaissez-vous de l’Histoire ? De la Biologie ? De la Morale, et des mille et une branches de la connaissance ? « Mais c’est un travail effrayant » protesterez-vous. « Je n’ai pas le temps ».
D’autres n’ont pas été rebuté par l’immensité de la tâche. Shakespeare, Goethe, Balzac, chacun d’eux a tiré de lui-même sa propre philosophie de travail. Ne vous dérobez pas, lisez ce qu’il y a de meilleur et seulement ce qu’il y a de meilleur, ne flânez pas en sollicitant l’inspiration, précipitez-vous à sa poursuite avec un gourdin. Ayez un carnet de notes, voyagez avec lui, mangez avec lui, dormez avec lui, notez-y tout ce qui vous viens à l’esprit, et travaillez. Écrivez ce mot en majuscule, TRAVAIL, TRAVAIL, tout le temps. Découvrez cette terre, cet univers et l’esprit qui scintille à travers la force et la matière, et par tout cela, je veux signifier que le travail est une philosophie de la vie. Les trois grands principes sont : BONNE SANTE, TRAVAIL, et une PHILOSOPHIE DE LA VIE. Je pourrais en ajouter une quatrième : la SINCÉRITÉ. Sans cette dernière, les trois précédents ne servent à rien. Avec elle seulement, vous pourrez accéder à la grandeur et siéger parmi les géants. »